Faut-il remettre sur la table la délivrance de médicaments par les médecins?
Pour
Les médecins qui prescrivent des médicaments en tirent un bénéfice financier. Ils touchent une marge pour chaque médicament vendu. Ce gain pourrait inciter des médecins à délivrer des médicaments plus onéreux, voire, dans le pire des cas, à vendre plus de médicaments que nécessaire. À Bâle-Campagne, nous assistons en ce moment à une forte hausse du coût des médicaments. Ce n’est pas le cas à Bâle-Ville, où les médecins n’ont pas l’autorisation de vendre directement des médicaments. Il faut mettre fin à cette mauvaise incitation au moyen d’une réponse nationale. Dans les régions rurales sans pharmacies, une dispensation directe restera bien sûr possible.
Sibel Arslan
conseillère nationale Les Verts
Contre
L’avenir est interprofessionnel. Le manque de médecins de famille dans les régions rurales se fait déjà sentir. Il va s’accentuer encore à l’échelle de tout le pays. Il est le plus criant là où l’on constate aussi une pénurie de pharmacies. C’est pourquoi il faut construire l’avenir de façon inclusive, sans privilégier une solution au détriment d’une autre. Les cantons qui autorisent la dispensation directe prescrivent moins d’antibiotiques. En ce moment, pharmacies et médecins travaillent main dans la main afin de garantir une rémunération appropriée et non liée aux marges des prestations de conseil et de la logistique en matière de délivrance de médicaments. Du reste, la remise de médicaments sensibles est soumise au principe du double contrôle, tant dans les cabinets médicaux que dans les pharmacies.
Yvonne Gilli
présidente de la FMH,la fédération des médecins suisses