Génériques et biosimilaires: la santé moins chère
Le coût de la santé ne cesse de croître. SWICA a analysé l’évolution dans l’assurance de base entre 2018 et 2022: durant cette période, les frais de santé ont augmenté de 12,8 %. En d’autres termes, SWICA a dépensé, en 2022, 32,50 francs par mois de plus par personne assurée qu’en 2018. Une hausse imputable en premier lieu au coût des médicaments.
Dans ce domaine, génériques et biosimilaires présentent un potentiel d’économie. Le Conseil fédéral a ainsi décidé, à l’automne 2023, de promouvoir leur utilisation. D’une part, la structure des prix de certains génériques et biosimilaires a été adaptée au 1er janvier 2024; de l’autre, la participation des patientes et des patients aux coûts des originaux onéreux a été augmentée. On estime le potentiel d’économie de ces mesures à environ 250 millions de francs par an.
Génériques et biosimilaires, quelle différence?
Génériques et biosimilaires sont considérés comme des équivalents de médicaments. Ces deux catégories présentent néanmoins une différence fondamentale, la même qui existe entre médicaments classiques et biomédicaments. Les médicaments classiques sont fabriqués au moyen de réactions chimiques protégées par un brevet. Une fois le brevet arrivé à expiration, la fabrication de génériques est autorisée. Ceux-ci contiennent le même principe actif, dosé en même quantité, que l’original. Pour produire le même effet, le médicament doit être assimilé et distribué par l’organisme de la même manière.
Les biomédicaments sont, quant à eux, fabriqués à partir de cellules vivantes génétiquement modifiées. À l’inverse des médicaments conventionnels, les biomédicaments renferment des molécules géantes, hautement complexes. Par conséquent, leur fabrication s’avère délicate et onéreuse. Les biosimilaires ne sont pas des copies bradées de médicaments de référence. S’ils sont moins coûteux, c’est parce que leur développement bénéficie des acquis scientifiques obtenus grâce aux originaux biologiques. En raison de la complexité du processus de fabrication, la structure d’un biosimilaire peut varier très légèrement de celle du médicament de référence. En revanche, l’effet produit doit être strictement identique. Pour être homologué, un biosimilaire doit remplir un cahier des charges bien plus vaste qu’un générique. Swissmedic pose des exigences élevées en termes de qualité, de sécurité et d’efficacité.
Passage aux génériques et aux biosimilaires
Comment opter pour ces variantes plus avantageuses? À quelques exceptions près, le passage d’un médicament original à un générique ne pose aucun problème. Il suffit de demander lors de la consultation médicale ou en pharmacie s’il existe un générique correspondant au traitement prescrit.
Contrairement à d’autres pays, la Suisse garde encore une certaine réserve face aux biosimilaires. Selon le Conseil fédéral, cela est appelé à changer, car l’expérience montre que biosimilaires et médicaments de référence sont interchangeables. Précisons toutefois que la prise de biomédicaments est plus complexe. Par conséquent, le passage d’un traitement bien adapté à une préparation plus avantageuse ne doit pas être pris à la légère, et nécessite la consultation d’un ou une spécialiste. Mais dès lors que rien ne s’y oppose, les biosimilaires constituent un choix judicieux. Le jeu de la concurrence favorise la baisse des prix et généralise l’accès aux médicaments biologiques.