La santé au féminin: l’endométriose
Des règles douloureuses, mais pas seulement
Règles très pénibles, crampes pelviennes, douleurs lors des rapports sexuels, lors de la miction ou de la défécation: ce ne sont là que quelques-uns des symptômes de l’endométriose, définie par la présence d’îlots de muqueuse utérine en dehors de l’utérus. «Généralement, ces îlots s’implantent dans la cavité abdominale, sur le péritoine ou sur les ovaires, les trompes de Fallope ou encore d’autres organes comme la vessie ou les intestins. Mais parfois, ces cellules s’implantent plus loin, pouvant migrer jusque dans le nez», explique Silke Schmitt Oggier, médecin-cheffe du service de télémédecine santé24.
Une croissance là où il ne faut pas
On ignore comment la muqueuse utérine se retrouve là où elle ne devrait pas être. Ce qui est clair en revanche, c’est que même hors de l’utérus, elle réagit aux hormones sexuelles et donc au cycle hormonal. Ces îlots se développent donc durant le cycle menstruel, puis sont éliminés à la fin de celui-ci. Le problème est qu’ils ne peuvent pas s’écouler avec les règles.
«Les cellules résiduelles et le sang peuvent provoquer des douleurs et des adhérences dans la cavité abdominale, voire des saignements de nez tous les mois», explique la docteure Schmitt Oggier. «Cela devient problématique lorsqu’elles créent une obstruction "mécanique" et gênent un passage.» Les îlots situés sur les trompes ou la paroi utérine entraînent souvent l’infertilité.
Souffrances psychiques et perception dans l’entourage
Le désir d’enfant inassouvi ainsi que les douleurs qui peuvent survenir durant les rapports sexuels peuvent peser lourdement sur la vie de couple. «L’endométriose peut également entraîner un épuisement et des problèmes psychiques tels que la dépression ou des troubles anxieux», continue la médecin. Lesquels peuvent à leur tour aggraver la perception de la douleur. Souvent, les femmes concernées sont confrontées à des préjugés, et leurs douleurs ne sont pas prises au sérieux. En effet, jusqu’à aujourd’hui, aucun examen simple ne permet de diagnostiquer l’endométriose.
Et sans diagnostic clair, l’entourage des patientes ne fait pas toujours preuve de compréhension ou ne leur offre pas le soutien nécessaire. Il existe cependant une lueur d’espoir: un nouveau test génétique salivaire devrait permettre de détecter cette maladie avec une précision de 95 %. Des études supplémentaires sont encore nécessaires pour évaluer définitivement ce test. Mais il constitue une approche prometteuse pour simplifier et accélérer le diagnostic.
Que faire en cas d’endométriose?
L’endométriose étant une maladie chronique, le traitement se concentre sur les symptômes. Un traitement médicamenteux est administré en première ligne aux patientes qui se plaignent de douleurs. Il se compose d’analgésiques et d’un traitement hormonal, comme des pilules contraceptives ou d’autres substances visant à réguler le cycle. «Le traitement médicamenteux ne permet toutefois pas de soigner l’endométriose. Il ne fait qu’atténuer les symptômes», avertit la docteur Schmitt Oggier. Des thérapies par la détente ou l’activité physique, comme le yoga, ainsi qu’une alimentation saine, peuvent également soulager les douleurs.
Chez les femmes qui ne parviennent pas à avoir d’enfant, la seule solution pour améliorer leurs chances de procréer consiste à retirer les foyers d’endométriose. Cette opération, qui se veut la moins invasive possible, peut aider à tomber enceinte naturellement. Elle augmente aussi le taux de réussite en cas de fécondation artificielle.
Une aide médicale à toute heure du jour et de la nuit
Les médecins et le personnel médical de santé24 sont à votre disposition 365 jours par an et 24 heures sur 24 au 044 404 86 86 pour répondre à vos questions en matière de prévention, de maladie, d’accident et de maternité. Le conseil est gratuit pour les personnes assurées SWICA. Titulaires d’une autorisation d’exercer la télémédecine, les médecins de santé24 peuvent en outre fournir des prestations médicales supplémentaires en présence de tableaux cliniques compatibles avec une pratique télémédicale.
Soutien et groupes d’entraide
Organisation à but non lucratif, l’Association suisse de l’endométriose soutient les femmes atteintes d’endométriose et d’adénomyose dans leur parcours avant, pendant et après le diagnostic. Sous la tutelle de l’organisation faîtière Endo-Help, différents groupes d’entraide permettent aux personnes concernées de se rencontrer. L’association travaille en étroite collaboration avec des centres de prise en charge de l’endométriose dans toute la Suisse et s’engage activement pour informer la population sur cette maladie.